samedi 4 février 2012

"Recoiffe moi le moral" avec le coiffeur Olivier Tran, parce que vous le valez bien

Depuis toujours, Olivier Tran a été attiré par le monde de la coiffure. Très tôt, il a créé son propre salon. Curieux de nature, à l’écoute de ses clients et  bon communiquant, il n’a cessé d’évoluer dans son métier pour devenir un coiffeur à la pointe de la techniquE. Formateur chez l’Oréal depuis six ans, il fait des shows en France et en Tunisie. Découvrons son parcours et ses conseils avisés concernant ce métier en pleine évolution.

Pouvez-vous vous présenter ?


Depuis mes seize ans, j’ai été attiré par le monde de la coiffure et de la mode, le travail de la matière. Installé depuis 18 ans dans le Pays de Montbéliard, j’ai ouvert mon premier salon de coiffure il y a douze ans place de l’Europe à Sainte-Suzanne et il y a cinq ans, place Dorian à Montbéliard.

Décrivez nous votre parcours ?

J’ai toujours éprouvé le besoin de me former en permanence pour être à la pointe des techniques utilisées. Puis, il y a six ans, l’Oréal qui avait sélectionné un pool de coiffeurs parisiens pour représenter la marque en France et à l’international, a décidé d’ouvrir son recrutement aux coiffeurs de province. J’ai été invité à faire une coupe sur scène pour une École de coiffure de l’Oréal dans le nord de la France et à l’issue du show, j'ai été intégré à l'équipe. Aujourd’hui, cette  équipe artistique compte 25 coiffeurs. Nous sommes formés par des stylistes à Londres et dans des académies professionnelles, pour pouvoir ensuite diffuser ces nouvelles techniques. Il y a quatre ans, lors du lancement de l’Oréal en Tunisie, j’ai été chargé de la formation des coiffeurs des stations balnéaires de Tunis et je leur apprenais les techniques de coiffure, à raison de deux salons par jour pendant trois semaines. Puis l’apothéose fut le show coiffure que j’ai fait au Salon Mondial de la Coiffure à Paris en 2000 et qui avait demandé cinq mois de préparation.

Comment évolue le métier de coiffeur ?

Le métier n’arrête pas d’évoluer, il n’a plus rien à voir avec les pratiques d’il y a quinze ans. Avant les clients venaient chez le coiffeur pour raccourcir leurs cheveux. Depuis la révolution qui s’est produite avec l’arrivée des techniques de coupe anglaises, utilisant la géométrie dans l’espace, le coiffeur a pu commencer à travailler sur la texture du cheveu et créer du volume. On utilise par exemple la technique des  tuteurs qui consiste à couper les petits cheveux intérieurs pour les faire remonter et soutenir ainsi les cheveux plus longs ou encore la technique du cycling qui consiste à faire glisser les ciseaux du haut du cheveu à la pointe pour le marquer sans le casser et alléger ainsi la coupe. L’idée, étant de texturer le cheveu mais de façon à ce que la cliente puisse se recoiffer facilement chez elle.

Comment vous adaptez-vous à l’évolution du marché ?

Le coiffeur est toujours un artisan qui transforme la matière, mais aujourd’hui il doit être aussi un bon communicant. Il faut qu’il amène un plus à son client. Nous avons reçu des formations en psychologie, sociologie et PNL, ce qui nous permet de mieux comprendre et cerner leurs besoins. C’est incontournable désormais, car leur attitude de consommation est différente, les clients aiment bouger et ne sont plus aussi fidèles qu'avant. Il faut aussi savoir se faire connaître, être un peu commercial, aller sur le terrain près de la clientèle, fréquenter les boîtes de nuit pour rencontrer les jeunes, participer à des soirées partenaires pour présenter des coupes, être présent à des compétitions de golf ou à des match de foot, rencontrer les leaders d’opinion dans tous les domaines.

Vous avez entièrement relooké votre salon en pleine crise, pourquoi ?

J’ai voulu aller à contre-pied de la crise en donnant un grand coup de pied dans la fourmilière et j’ai investi deux cent mille euros dans le relooking de mon salon, qui a rouvert en décembre 2011.
J’ai fait appel à Patrick Balzer, l'architecte du groupe Coopérative Artisan Coiffeur qui puise son inspiration à Londres, en Italie et est le spécialiste des relooking des salons. J’ai voulu créer un espace moderne, de  qualité et cocooning, pour que mes clientes se sentent comme dans leur appartement. Nous avons entièrement rénové le salon dans un style à la fois industriel et design avec un sol en imitation fer et du mobilier haut de gamme créé par l’éditeur Excel. Les consoles individuelles ont été moulées en aluminium puis polies à la main, les fauteuils sont rembourrés en crin de cheval, les sièges sont en imitation iguane. Dans la cabine privée, un mur a été créé avec le plancher en  métal d'un TGV. L’espace a été ouvert au maximum mais nous avons protégé la zone shampoing derrière un mur d’eau de deux mètres provenant d’Italie et installé une cabine privée. Quant à l'espace massage, il est modulable.

Quelle est votre stratégie pendant la crise ?

Aujourd’hui les salons de coiffure sont touchés par la concurrence de coiffeurs « low cost ». C’est bien qu’ils existent car ils rendent accessible la coiffure à tous, mais le service rendu n’est pas le même que celui que nous proposons. Mon équipe est compétente, son travail est de qualité et le salon pratique des prix raisonnables. Il faut compter environ soixante cinq euros pour une coupe, une couleur et un brushing. Ici les clientes ne recherchent pas un prix, ce qu’elles souhaitent c’est qu’on exécute exactement la coupe qu’elles désirent. Il faut savoir que quatre femmes sur dix se passent la tête sous l’eau quand elles rentrent de chez leur coiffeur et c’est ce que je m’attache à éviter.
Avec la crise, nous n’avons pas augmenté nos tarifs mais nous offrons de nouveaux services comme les conseils de maquillage d’Emma pour vingt huit euros la séance de quarante minutes, une cabine privative pour les mariées où les clientes peuvent s’isoler, une salle de massage du cuir chevelu selon la méthode de relaxation japonaise du Shiatshu qui est aménagée avec un fauteuil masseur à air comprimé pour dix euros les dix minutes.

Comment faites-vous pour être faire exactement la coupe que veut votre cliente ?

Tout est dans la psychologie. Il faut savoir décrypter les signes. La façon dont la cliente se comporte, sa façon de s’habiller, le détail de ses vêtements, sa démarche dans le salon, sont autant de pistes qui parlent de sa personnalité et qui permettent de mieux la cerner. Mais le dialogue reste un élément essentiel.

Quelles sont les dernières tendances concernant la coloration ?

Aujourd’hui les produits sont plus doux et moins agressifs, sans ammoniaque, les nouvelles colorations sont à base d’huile. Depuis deux ans, la grande tendance est la recherche d’une coloration naturelle pour 80% des femmes. Elles veulent un cheveu brillant et lumineux. Seules 20% veulent un look très branché et ce sont en majorité les 16 à 25 ans. Et il faut noter que trois femmes sur quatre font des couleurs dès l'âge de 13 ans et que très peu décident de garder leurs cheveux blancs.

Les hommes font-ils aussi des colorations ?

Oui, c’est devenu courant aujourd’hui. Environ 30% des hommes couvrent leurs cheveux blancs, mais par petites touches, ce qui fait très naturel et a un effet rajeunissant d'environ  cinq ans. De même, l’utilisation de produits capillaires adaptés leur permet de conserver leurs cheveux en moyenne  quatre ans de plus.

Quelle est la place de la coiffure dans le look d’une personne ? Est-ce si important ?

Oui, la coiffure c’est primordial. C’est comme porter un joli jean et une vilaine paire de chaussure. Nous savons bien que les chaussures sont plus importantes que le jean. C’est un code de société. De même pour la coiffure, elle est plus importante que les vêtements portés. Elle projette une forte image de soi. Vous remarquerez que c’est d’ailleurs la partie la plus importante d’un relooking. Sachez aussi que le cerveau voit la couleur avant la forme et à choisir, il vaut mieux avoir une belle couleur qu’une belle coupe.

Y a-t-il des pratiques qui vous choquent dans le monde de la coiffure ?

Oui. Pour être un bon coloriste et pouvoir manipuler des produits dangereux comme les produits éclaircissants ou de défrisage à 40 volumes ou 12% , un brevet professionnel et une solide expérience dans la coiffure d’au moins quatre ans sont nécessaires. Mais paradoxalement, ces mêmes produits, dangereux s’ils ne sont pas bien dosés, sont pourtant en vente libre et disponible au grand public dans les magasins spécialisés de coiffure. C’est une aberration et pourtant il y a eu déjà des cas où les produits de défrisage par exemple, ont attaqué le cuir chevelu des personnes qui les dosaient mal.

Que souhaitez-vous faire dans l’avenir ?

Je souhaite consacrer plus de temps à mon salon. Je suis très attaché à la région, j’ai une équipe de treize personnes et des clientes fidèles et c’est important pour moi car je fonctionne beaucoup à l’affectif. L’osmose qui règne ici me plait bien et je n’ai pas envie d’en changer. Ma femme, elle, s’occupe du salon de Montbéliard et moi de celui de Sainte-Suzanne. Quant à mon fils, Jules qui a quatorze ans, il veut déjà depuis six ans suivre mon exemple. Et ça, on verra, c’est un métier difficile, il se rendra bien compte qu’il faut être passionné et s’investir à fond.




En savoir plus ? Salon Olivier Tran, 5 place de l’Europe, 25630 Sainte-Suzanne. Tél 03.81.91.20.59. Et au 12 place Dorian 25200 Montbéliard Tel 03.81.93.60.94.  Ouvert tous les jours sauf le lundi de 9h à 19h et le jeudi jusqu’à 20h.

Lien facebook Olivier Tran Coiffeur

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire